Maquette militaire Stug III - Sturmgeschutz III Ausf D (SdKfz 142) en Afrique du Nord.
Le chasseur de chars Sturmgeschütz III (StuG III) fut le véhicule militaire blindé de combat produit au plus grand nombre d’exemplaires par l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il était construit sur le châssis du Panzerkampfwagen III. Conçu au départ comme un canon léger blindé destiné à soutenir l’infanterie, le StuG fut continuellement modifié et fut largement employé comme chasseur de chars. La série des Sturmgeschütz est reconnue pour son excellent rapport qualité/prix. À la fin de la guerre, plus de 10 500 chars avaient été construits.
Le Sturmgeschütz trouve son origine dans un projet initialement présenté par le colonel Erich von Manstein au général Beck en 1935, dans lequel il suggérait que la Sturmartillerie (artillerie d’assaut) devrait être utilisée dans un rôle de soutien feu direct pour les divisions d’infanterie. Le 15 juin 1936, Daimler-Benz AG reçut l’ordre de développer un véhicule blindé de soutien d’infanterie capable de supporter le montage d’une pièce d’artillerie de 75 mm. Le canon devait avoir un déplacement latéral de 25 degrés au minimum et être monté dans une superstructure fournissant une protection (y compris sur le dessus) à l’équipage. La hauteur ne devait pas excéder la taille moyenne d’un homme. Daimler-Benz employa le châssis et la boîte de vitesses du tank moyen Panzerkampfwagen III qu’il venait de concevoir comme base du nouveau véhicule. La construction du prototype fut déléguée à la société Alkett qui, en 1937, produisit cinq exemplaires de la série expérimentale "StuG", basée sur le PzKpfw III ausf. B. Ces prototypes disposaient d’une superstructure en acier doux et du canon Krupp à tube court Sturmkanone 37 L/24 de 75 mm.
Comme le StuG III était destiné à remplir un rôle de soutien rapproché de l’infanterie, les premiers modèles furent pourvus du canon à basse vitesse StuK 37 L/24 de 75 mm qui tirait des obus explosifs. Après que les Allemands eurent été confrontés au char soviétique T-34, les StuG III furent armés du canon à haute vitesse StuK 40 L/43 de 75 mm (printemps 1942) ou anti-char L/48 de 75 mm (automne 1942). Les modèles suivants du StuG III disposèrent d’une mitrailleuse MG34 de 7,92 mm montée sur la coque pour une protection accrue contre l’infanterie.
En 1944, l’armée finlandaise reçut 59 StuG III livrés par l’Allemagne et les utilisa contre l’Union soviétique. Ces blindés détruisirent au moins 87 chars ennemis pour une perte de seulement 8 StuG (certains d’entre eux furent détruits par les équipages lorsqu’ils les abandonnèrent pour en éviter la capture). Après la guerre, ils devinrent le principal véhicule de combat de l’armée finlandaise jusqu’au début des années 1960. Ces StuGs furent surnommés « Sturmi », inscription apparaissant sur certains modèles réduits en plastique. Les Sturmgeschütz furent également exportés vers d’autres pays comme la Bulgarie, l’Italie, la Roumanie et l’Espagne.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique donna certains de ces véhicules allemands capturés à la Syrie, qui continua à les utiliser au moins jusqu’à la guerre des Six Jours (1967).