Maquette plastique CHAR DE BATAILLE PRINCIPAL RUSSE T-14 ARMATA 2015.
Le T-14 Armata (appellation d’usine : Objet 148) est le nouveau char de combat russe. Son développement a commencé après l’abandon du programme T-95 (Objet 195). Il a été présenté le 9 mai 2015 lors du défilé militaire célébrant le 70e anniversaire de la victoire dans la Grande Guerre patriotique contre le nazisme. Un canon de 125 mm à âme lisse 2A82-1M est monté dans la tourelle inhabitée, il s’agit d’une version dérivée du canon 2A66 testé à la fin des années 1980 sur l’Objet 187. Le gain de puissance est réalisé grâce à une augmentation du volume de la chambre, permettant d’utiliser des charges propulsives plus volumineuses et donc plus puissantes. Le 2A82 peut éventuellement recevoir un tube de 152 mm, il porte alors la dénomination 2A83, ce dernier ayant été testé sur l’Objet 195. L’alimentation du canon étant réalisée par un carrousel automatisé d’une contenance de 32 obus situé dans le panier de la tourelle inhabitée, l’éjection des culots vides se fait par une trappe sur le flanc gauche de la tourelle. Une mitrailleuse 6P7? PKTM de 7,62 mm (1000 cartouches) montée sur le viseur Hawkeye et une mitrailleuse coaxiale 6P49 Kord de 12,7 mm (300 cartouches) viennent compléter l’armement principal. Le T-14 utilise la conduite de tir digitale Kalina. Le chef de char dispose d’un viseur panoramique gyrostabilisé Hawkeye montée au sommet de la tourelle. Il intègre une voie jour et nuit (thermique), en l’absence d’oculaire, l’image observée sur un écran plat. L’opérateur tourelle dispose d’une version modifié du viseur gyrostabilisé SOSNA-U, ce dernier incorpore une voie jour et nuit (thermique) ainsi qu’un télémètre laser. Ces deux viseurs sont conçu et produit par la société biélorusse Peleng. Ces trois systèmes sont aussi présent sur le T-90MS. Il comporte sept galets de roulement et quatre rouleaux porteur sur lesquels reposent des chenilles à connecteurs à deux demi-corps disposant de semelles en caoutchouc amovibles. Le premier, le deuxième et le septième galet disposent chacun d’un amortisseur rotatifs. Le char est propulsé par un moteur diesel turbocompressé A-85-3A à douze cylindre ayant une puissance nominale de 1500 chevaux. Développé par le CTZ, il a la particularité d’avoir ses pistons disposés non pas en ’V’ mais ’X’ afin de limiter la longueur du bloc moteur. Le développement de ce moteur avait commencé au début des années 1980 et il avait été testé sur l’Objet 187 sous le nom de A-85-2. Pour des raisons de fiabilité, le moteur est actuellement réglé à 1200 chevaux. Le T-14 reprend la transmission du T-90, comprenant deux boîtes de mécanismes propres à chaque barbotin. Comme sur le T-90MS, la boîte de vitesse est désormais robotisée tandis que le système de direction est piloté électroniquement. Enfin, contrairement au T-90 et aux T-72, le groupe motopropulseur peut être enlevé d’un seul tenant à l’aide d’une grue. Le char russe fait appel à plusieurs systèmes de protection mêlant un système soft-kill (contre-mesures électromagnétiques), un hard-kill (protection active anti-projectile), les blindages classiques et les dispositifs de survie après impact. L’Armata bénéficie de toute cette expérience technologique et sa tourelle présente une architecture très optimisée pour intégrer plusieurs équipements et systèmes. La détection des menaces fait appel à quatre antennes radar couvrant 360° ainsi que des détecteurs d’alerte laser très visibles sur l’avant de la structure. En fonction de la nature de la menace (vecteur vitesse, distance, altitude), le T-14 peut déclencher soit l’éjection d’une munition tueuse du système Afganit (les gros tubes positionnés en éventail situés à la base de la tourelle) qui détruira l’assaillant, soit orientera l’un de deux paniers mobiles à grenades fumigènes situés sur le toit pour créer un rideau opaque qui s’interposera entre le char et le lanceur ennemi. Douze lanceurs verticaux sont montés sur la tourelle et sont probablement destinés à l’éjection de leurres infrarouges (ou paillettes) afin de détourner les missiles de type tire-et-oublie. Le glacis avant présente une épaisseur de plus de 70 centimètres si l’on en juge par les lignes de rupture entre la partie inclinée et le toit du châssis. Cela forme un bloc composite capable de contrer non seulement les flèches mais aussi les charges creuses de fort diamètre. Il est prolongé par une série de briques réactives horizontales qui protège l’équipage contre les attaques verticales type bombelettes. D’épaisses jupes latérales (composite sur le premier tiers avant, réactive de type Relikt sur le deuxième tiers) couvrent les flancs du châssis et des grilles statistiques anti-RPG (lance-roquettes) prennent le relai à hauteur de la cloison pare-feu du moteur (troisième tiers). La partie inférieure de la pointe avant voit sa protection améliorée grâce à la présence de la lame d’auto-enfouissement en acier classique des chars russes. La tourelle n’a pas, à l’évidence, fait l’objet des mêmes efforts de protection balistique pour les raisons évoquées plus haut.