Parmi les nombreux facteurs qui déterminent le cours des batailles, l'un d'eux, moins évident à première vue, est crucial : l'approvisionnement alimentaire en conditions de combat. Un repas chaud de qualité est essentiel pour un soldat et influence parfois davantage l'efficacité au combat des unités que les armes ou l'équipement modernes. C'est pourquoi la Wehrmacht accordait une attention particulière à l'alimentation des soldats en temps de guerre. Au combat ou pendant les marches, des cuisines de campagne mobiles de différents types étaient utilisées : de grandes cuisines pour 125 à 225 personnes, et des cuisines plus petites pour 60 à 125 soldats. Ces cuisines étaient transportées sur des remorques tirées par des véhicules ou des chariots hippomobiles. Elles étaient aussi souvent installées dans les bennes de différents camions. Ces cuisines, surnommées avec humour par les soldats les « Gulaschkanone », permettaient la préparation de divers plats. Une grande marmite, munie d'une couche isolante (généralement à base de glycérine), servait à préparer les plats principaux, et les versions ultérieures de ces cuisines comprenaient une marmite séparée pour la friture. Les repas étaient distribués soit directement dans les gamelles des soldats, soit dans de grands thermos destinés aux unités situées à distance de la cuisine. L'essentiel de la ration quotidienne était généralement servi au déjeuner, comprenant par exemple une soupe à la viande, une portion de pommes de terre généreusement garnie de viande et des légumes. Il était également courant de réquisitionner de la nourriture auprès de la population locale pour améliorer les rations des soldats au-delà des normes établies.