Maquette plastique Mortiers sovietique 82-mm avec servants.
Un mortier ou lance-mine est une bouche à feu tirant à inclinaison élevée (plus de 45°), pour effectuer des tirs indirects. La trajectoire courbe, en forme de cloche, du projectile permet d'atteindre un objectif placé derrière un obstacle, qu'un canon ne permet pas d'engager car la trajectoire de son projectile est tendue. L'énergie produite par le recul est directement absorbée par le sol ou la plate-forme renforcée d'un véhicule. L'arme a un tube court et généralement lisse, sans rayures. Dans la plupart des cas, il est chargé par la bouche, la munition étant mise à feu en tombant sur un percuteur fixe. Cependant, les plus forts calibres et des canons plus longs ont parfois rendu nécessaire l'adoption du chargement par la culasse pour ce type d'arme, et donc l'emploi d'un mécanisme de percussion. Une autre variante peu utilisée du mortier est celle dite à spigot, où le projectile enveloppe le lanceur réduit alors à une simple tige guide.
Né comme une arme de siège au XVIIe siècle, le mortier devint au cours du XXe siècle une arme d'appui essentielle de l'infanterie, fournissant à celle-ci la possibilité d'attaquer un ennemi retranché avec une pièce bien plus mobile et demandant moins de logistique que l'artillerie conventionnelle.
Le mortier moderne, lui, naît dans la boue des tranchées de la Première Guerre mondiale, l'infanterie ayant besoin d'une arme pour atteindre son adversaire dans la tranchée en face. On met au point une série d'armes pratiquant le tir courbe, comme les lance-torpilles ou les lance-grenades. En 1915, Sir Wilfred Stokes met au point son trench mortar, littéralement mortier de tranchée, qui devient le premier mortier moderne. Appelée crapouillot par les soldats français, cette arme et ses dérivés sont utilisés tout au long de la guerre avec un grand succès. En effet, sa trajectoire courbe permet d'atteindre plus facilement les tranchées adverses que l'artillerie qui tire très en arrière du front. Après la guerre, ces armes sont améliorées et donnent le mortier tel qu'il existe de nos jours. Il est rendu démontable et transportable par de petites équipes et les munitions sont rendues extrêmement efficaces par l'emploi de la fusée percutante, explosant au choc. C'est la société Brandt qui fixe le standard du mortier d'infanterie, avec ses deux modèles conçus dans les années 1920, le 81 mm et le 60 mm.
Cette nouvelle arme est très mobile car elle se démonte en trois parties, l'embase, le tube et le bipied, toutes les trois transportables par un homme à pied. Sa munition, l'obus de 81 mm, est terminée par une queue empennée, autour de laquelle est fixée la charge propulsive. Elle est facile d'emploi : il suffit de la lâcher dans le tube et, arrivant au fond, l'amorce, située à son extrémité arrière, est mise à feu par un percuteur fixe au fond du tube. Ce principe est simple, le tube n'a pas de parties mobiles et compliquées à fabriquer et un tireur entraîné arrive à tirer entre vingt et vingt cinq obus à la minute. Les opérations de pointage et de mise en batterie restent simples et ne nécessitent pas un personnel nombreux ni des équipements spécifiques comme les pièces d'artillerie conventionnelles, on règle la portée en inclinant plus ou moins le tube avec une manivelle située sur bipied et en ajoutant et retirant des portions de la charge propulsive. L'observation et le réglage du tir peuvent être effectués à la jumelle. Cette arme s'impose très vite, et est adoptée ou copiée de façon plus ou moins modifiée par la plupart des armées. L'URSS choisit par exemple d'utiliser le calibre de 82 mm, ce qui a l'avantage de pouvoir utiliser les munitions de 81 mm, moyennant une perte de précision, mais de rendre l'inverse impossible.