Decor Arbres Hêtre 150 a 170mm tronc bois grande hauteur made in France 1/72.
Le Hêtre commun (Fagus sylvatica), couramment désigné simplement comme le Hêtre et parfois appelé fayard est une espèce d'arbre à feuilles caduques, indigène d'Europe, appartenant à la famille des Fagaceae, tout comme le chêne et le châtaignier.
Il est l'une des principales essences constitutives des forêts tempérées caducifoliées d'Europe où on peut le trouver en peuplements exclusifs de hêtraies pures ou le plus souvent associé à d'autres espèces majeures dans des forêts feuillues, principalement avec le Chêne rouvre, ou dans des forêts mixtes avec le Sapin pectiné ou l'Épicéa commun.
C'est une essence bioindicatrice d'un climat tempéré humide. Les forestiers en pratiquent de longue date la sylviculture pour produire du bois de futaie principalement destiné à l'ameublement. Il est également utilisé comme source de bois de chauffage, surtout en zone de montagne.
Le nom vernaculaire du hêtre est issu du francique *haistr (comme le mot néerlandais heester pour arbuste) provenant du radical germanique *hais(i) « buisson d'arbustes, fourré » et du suffixe -tr qui est la forme atone de tre- pour « arbre » issue du germanique commun trewam (qui a donné aussi en anglais le mot tree « arbre » ou en allemand la fin du mot Holunder « sureau »). Par antonomases successives, il a désigné le buisson, puis probablement la clôture de branches de hêtre puis le tronc et l'arbre lui-même : cette évolution est attestée par la racine *hais romanisée en *hasia qui se retrouve aussi dans le vieux mot hazier ou l'ancien français haise qui désigne une barrière de branches entrecroisées ou haiset une petite porte rustique en branches de hêtre. Albert Dauzat considère que le francique *haistr ne supplante l’ancien français fou (terme le plus utilisé au Moyen Âge mais abandonné par conflits homonymiques), puis fayard ou fouteau (termes issus du latin Fagus et qui désignait jusque là les jeunes troncs de cette espèce coupés régulièrement et rejettant de souche) qu'au xviie siècle (excepté en Picardie et au Haineau) et qu'il apparaît dans un texte de 1210, le cartulaire de Saint-George, sous la forme latinisée hestrum, désignant « un petit hêtre » : les jeunes troncs étaient coupés pour servir de balai, de fouet ou de protection. *haistr s'est romanisé plus tard que *hais(i), ce qui explique l'évolution phonétique de ai à e. Finalement, hêtre a désigné l'arbre adulte (en 1301) et, par métonymie, le bois de cet arbre.
Émile Littré, dans son Dictionnaire de la langue française, illustre cette évolution par différentes citations littéraires :
« Tityre, tu patulae recubans sub tegmine fagi
Silvestrem tenui musam meditaris avena. »
— Virgile, Bucolique 1, v.1-2, ier siècle av. J.‑C.
« Les pins, sapins, hestres ou fousteaux dits aussi faux,
Et les charmes, sont arbres de montagne froide »
— Olivier de Serres, 1600
« Et dans mon cabinet assis au pied des hêtres,
Faire dire aux échos des sottises champêtres »
— Boileau, Satire IX, 1668
Le nom scientifique Fagus est formé directement à partir du nom fāgus qui désignait le hêtre en latin (de ce terme latin dérivent les mots fouet fait à l'origine d'une baguette de hêtre ; fouine qui passe pour loger de préférence dans cet arbre ; fayard, bois de l'hêtre ou grand hêtre servant à la reproduction ; faîne, fruit du hêtre) et de la racine en grec ancien φηγός, phêgos (et non comme le proposait Gaston Bonnier du verbe φάγομαι, phagomai, manger, la confusion résultant du fait que le dorique phêgos désigne non le hêtre, qui n'est pas présent en Grèce, mais le chêne vert selon Homère ou ses glands comestibles selon Platon6). L'étymologie grecque est issue de l'indo-européen *bhāgós, le lot, la part qui revient, notamment la part de nourriture et par extension, ce qui est écrit, à savoir la destinée souvent exprimée dans les runes : on aurait, dit-on, utilisé les tablettes de hêtre, des bâtonnets issues des ramures ou l'écorce de l'arbre lui-même (l'écorce âgée de l'hêtre reste suffisamment lisse et sans irrégularités, donc facilement gravable) sur lesquelles on inscrivait les runes. Cette racine indo-européenne a aussi donné la racine germanique *bōk- (anglais beech, allemand Buche qui donneront book et buch signifiant livre, français bouquin, langues slaves comme le russe ou le bulgare буква - lettre bukva) et le gaulois *bāgos, attesté dans la toponymie gauloise. L’ancien français fou puis fayard ou fouteau coexistent avec *haistr jusqu'au xviie siècle.
Quant à l’épithète spécifique sylvatica, elle signifie en latin : « sauvage », dans le sens originel dérivé du mot latin “silva” (« la forêt ») pour ce « qui est fait pour le bois ».