Maquette plastique figurines Cavalerie Macedonienne.
L'armée du royaume de Macédoine est considérée comme l'une des meilleures armées civiques de l'Antiquité. Instrument de la conquête de Grèce sous le règne de Philippe II de Macédoine, puis de l'Orient sous le règne d'Alexandre le Grand, elle fut opposée à l'Armée perse et elle est le modèle sur lequel sont formées les armées des royaumes hellénistiques, notamment séleucides et lagides, au iiie siècle av. J.-C. et iie siècle av. J.-C. Sa domination prend fin avec la conquête romaine qui démontre la supériorité de la légion sur la phalange macédonienne.
La cavalerie fut incorporée dans l'armée grecque IV siècle avant J.C. mais elle ne servait que pour couvrir les flanc de l'infanterie ou pour pourchasser les fuyards. Mais Philippe réorganisa aussi la cavalerie qui ne servait plus à protéger les flancs mais a servirent comme arme de choc.La cavalerie macédonienne fut par la suite la meilleur de l'Antiquité
La cavalerie lourde, dite cavalerie des Compagnons (hetairoi) est recrutée parmi la noblesse de Macédoine. Ses membres sont réputés pour leur chevalerie. Elle compte 3 000 cavaliers au début de la campagne d'Alexandre, dont 1 500 l'accompagnent en Asie. Elle est divisée en 12 escadrons, dont le premier est l'Escadron royal (basilikè ilè) qui constitue l'avant-garde (agèma) de l'unité. Cet escadron a un effectif de 300 cavaliers, tandis que les autres comportent 250 lances. C'est Alexandre qui aurait étendu le nom de Compagnons à l'ensemble de la cavalerie lourde macédonienne.
L'unité de base de la cavalerie est donc une ilè, l'escadron de 250 cavaliers commandé par un ilarque, et divisée en deux lochoi, eux-mêmes divisés en deux tétrarchies de 60 cavaliers, commandés par un tétrarque.
La formation tactique de base de la tétrarchie est le coin, inventé par Philippe II : le tétrarque est à la pointe de cette formation triangulaire, tandis que des cavaliers expérimentés occupent le milieu et chaque extrémité des lignes de 13 cavaliers. L'ilarque est accompagné d'un héraut relayant ses ordres, et secondé d'un hyperétès. Les quatre coins de l'ilè sont rangés en une seule ligne d'intervalle, respectant un intervalle suffisant entre eux pour leur permettre de manœuvrer. Cette formation permet une souplesse accrue dans la manœuvre avec un changement rapide de la direction de l'attaque. De deux à quatre ilai peuvent être réunies pour former une hipparchie ou brigade, sous le commandement d'un hipparque.
Chaque cavalier dispose d'un valet chargé de veiller à son cheval et à son équipement. Les cavaliers sont propriétaires de leur cheval, et reçoivent à leur enrôlement de quoi en acheter un de qualité idoine.
Le cavalier est coiffé d'un casque, d'abord du modèle phrygien, peint aux couleurs de l'escadron, avant qu'Alexandre n'impose le modèle béotien plus simple. Le casque comporte les marques du rang de son porteur. Il porte également une cuirasse et des bottes, et un bouclier. Il est armé d'une longue lance (xyston) faite de bois de cornouiller, munie d'une double pointe de façon à pouvoir être toujours utilisée si elle vient à se rompre. Comme seconde arme, le cavalier porte au côté gauche une épée le plus souvent recourbée (kopis, machaira). Seuls les cavaliers des unités lourdes portent une armure.
Une série de reliefs funéraires trouvés en Macédoine indiquent une évolution de l'armement des cavaliers à l'époque antigonide, avec l'adoption d'un grand bouclier rond.
Les πρόδρομοι/Prodromoi (éclaireurs) ou encore σαρισοφόροι/Sarisophoroi (porteurs de sarisse) constituent la cavalerie légère employée pour des missions de reconnaissance, de poursuite, et pour provoquer l'engagement au début des batailles. Une partie de ces cavaliers sont armés de javelots et font office de tirailleurs.
Les Prodromoi disparaissent des sources après 330 av. J.-C., et on a émis l'hypothèse qu'ils sont alors divisés en Hippakontistai (Lanceurs de javelot montés) et en Sarisophoroi Hippeis (Porteurs de sarisse montés), deux types de cavaliers qui existent avant cette date, probablement au sein des Prodromoi. Il est possible aussi que cette cavalerie légère ait accueilli les jeunes macédoniens avant leur intégration à la cavalerie lourde. On sait par la loi éphébarchique d'Amphipolis que l'équitation et les exercices équestres font partie de l'éducation des jeunes macédoniens.
Les cavaliers sont aussi bien considérés que les officiers et maintenus dans la réserve après l'âge de 55 ans, contrairement aux fantassins. Pour cette raison, ils bénéficient de récompenses et privilèges supplémentaires.
À partir de 352 av. J.-C. et de la victoire de Philippe II sur Onomarchos, la Thessalie est pratiquement sous protectorat macédonien. Philippe II est élu archonte des Thessaliens, titre que reçoit aussi Alexandre, et qui leur donne un certain nombre de prérogatives, comme l'utilisation du trésor fédéral. On trouve donc un important contingent de cavalerie lourde thessalienne dans l'armée macédonienne.
La cavalerie thessalienne fut l'une des plus puissante cavalerie du monde grec, mais face a la cavalerie lourde macédonienne de Philipe elle ne fut pas le poids .Son organisation et son équipement sont similaires à ceux des hetairoi : les 1 800 cavaliers thessaliens qui débarquent en Asie sont divisés en 8 ilai, dont l'avant-garde est constituée par l'escadron d'élite de Pharsale. Aux batailles du Granique, d'Issos et de Gaugamèles, la cavalerie thessalienne, placée sur le flanc gauche, est commandée par Parménion. Elle est parfois considérée comme la meilleure unité de cavalerie, même si elle n'a pas été décisive durant les trois grandes batailles contre les Perses, l'offensive victorieuse ayant toujours lieu depuis l'aile commandée par Alexandre.