Le Hotchkiss H35 ou Char léger modèle 1935 H est un char léger français fabriqué à partir de 1935. Deux autres versions mieux motorisées seront lancés en 1938 et 1939 : les Hotchkiss H38 et Hotchkiss H39.
En 1926, l'armée française établit un programme pour un char d'accompagnement d'infanterie d'une masse inférieure à treize tonnes, pour prendre la relève du Renault FT. Ce char devait équiper des bataillons autonomes, chargés de soutenir les divisions d'infanterie ; devant être employé en nombre, il se devait d'être léger et peu coûteux, or le seul char qui fut conçu pour répondre aux spécifications, le Renault D1, n’était ni l'un, ni l'autre. En 1933, la société Hotchkiss présenta alors une maquette, affirmant qu'il lui était possible de produire un char de six tonnes, avec un blindage de trente millimètres. Un nouveau programme fut donc établi, demandant un char de six tonnes, doté d'un blindage de trente millimètres sur tous les angles, et armé d'un canon de 37 millimètres SA-18, en tourelle. Trois prototypes furent commandés à Hotchkiss, mais d'autres sociétés furent conviées à présenter leur modèle, Renault avec le Renault R35, et la FCM, avec son FCM36. Entretemps, le 21 juin 1934, le blindage fut porté à quarante millimètres et la masse à dix tonnes.
Le 18 janvier 1935, Hotchkiss présenta son prototype à la Commission d’expérience du matériel automobile, à Vincennes. Il fut ensuite essayé à Mourmelon, jusqu'au 4 mars, où le deuxième prit sa place jusqu'au 6 juin. Ces deux chars présentés sans tourelle, simplement armés d'une mitrailleuse, furent rejetés le 27 juin, car ils ne répondaient pas à la nouvelle spécification de blindage de 1934. Le prototype fut cependant accepté, sous réserve que les modifications nécessaires soit effectuées. Le 19 août, le troisième prototype, pourvu d'une tourelle APX en acier coulé, fut présenté et, après des essais jusqu'au 20 septembre, fut accepté. Le 6 novembre, une première commande de deux-cents exemplaires fut passée, le premier devant être livré au 12 septembre 1936. Avant cette date, deux autres ordres avaient été passés, respectivement de 92 et 108 véhicules.
Les premiers chars de série furent testés sur le terrain, jusqu'au 4 décembre 1936. Ces manœuvres montrèrent que le Hotchkiss était très difficile à diriger en tout-terrain : en particulier, il virait assez mal, ce qui le rendait dangereux pour l'infanterie qu'il accompagnait. La direction de l'infanterie, donnant sa préférence au char de Renault, décida donc de ne confirmer que les cent premiers exemplaires, pour équiper seulement deux bataillons : les 13e et 28e bataillons de chars de combat. Les trois exemplaires restants furent proposés à la cavalerie, qui les accepta, car elle n'avait pas de budget pour des chars, et de plus avait moins besoin de qualités tout-terrain, car elle combattait plus sur route et avec de l'infanterie portée. Le Hotchkiss H35 avait aussi un petit avantage de vitesse pure sur le Renault, avec 28 km/h contre 20 km/h. Cependant dans la pratique, du fait de l'infériorité de sa transmission, sa vitesse moyenne était plutôt inférieure.