Maquette militaire FLAK 36 88MM CANON AA ALLEMAND.
Le canon de 88 mm désigne communément deux pièces d'artillerie allemande de la Seconde Guerre mondiale qui ont marqué les esprits, en particulier chez les tankistes. Elles équipèrent toutes deux des blindés allemands dans la deuxième moitié de la guerre, dont le Tiger.
La première, le Flak18 8,8 cm et ses variantes, est une pièce à vocation antiaérienne d'une grande polyvalence, notamment par l'utilisation antichar. Produite en grand nombre, c'est cette pièce qui sera à l'origine de la réputation du « 88 ».
La seconde, le Pak43/1 8,8 cm et ses variantes, apparaît en 1943 et est une pièce à vocation antichar, où elle est encore plus performante, mais n'est pas conçue pour tirer sur des avions. De fait, moins polyvalente et arrivée plus tard, elle fut bien moins produite que les pièces 8,8 cm Flak.
Ces deux pièces se sont fait remarquer par leur puissance de feu, leur cadence de tir élevée, la grande capacité de pénétration de leurs obus, ces qualités étant soulignées par leur précision remarquable pour l'époque. Elles sont si performantes dans leur utilisation terrestre qu'elles sont souvent confondues et nommées communément « 88 » par leurs adversaires, alors que les Allemands les appelaient plutôt « acht acht » (huit-huit).
L'efficacité grandissante de l'aviation à la fin de la Première Guerre mondiale crée la demande pour une artillerie capable de la contrer. Suite à plusieurs bricolages plus ou moins réussis (voire l'utilisation de canons ennemis comme le 75 mle 1897 français), l'état-major allemand lance un projet étudié par Krupp Ag qui s'associe au suédois Bofors d'abord sur la base du canon de campagne de 77 mm autrichien mais sans grand succès.
Parallèlement, à partir de 1915, les canons de 9 cm de la Marine sont adaptés à un usage terrestre sur affût fixe. En 1917, une adaptation sur un affût à roues lui permet de gagner en mobilité. Sur son modèle, seront développés tous les modèles ultérieurs.
Un prototype du canon est fabriqué en 1928, et la production débute véritablement en 1933 sous l’appellation 8,8 cm Flak18 L56, ce dernier chiffre définissant la longueur du tube (soit 56 fois le calibre). Il est utilisé avec succès pendant la guerre d'Espagne mais on constate des défauts mineurs et un poids trop important qui exige deux essieux. Apparaît en 1936 le Flak36 8,8 cm qui intègre diverses améliorations, dont l'enseignement tiré en Espagne. Équipé d'un nouveau châssis, il peut être mis en batterie plus rapidement, mais se voit alourdi par cette modification. Un bouclier est installé pour protéger les servants, puisque l'utilisation de cette pièce se fait désormais également en combat terrestre. Le Flak37 apporte des améliorations concernant la conduite du tir.
Les obus tirés par les Flak18/36/37 pouvaient atteindre des cibles à 8-9 km d'altitude, ce qui a paru insuffisant aux Allemands dès 1939. Pour accroître la portée avec le même calibre, le plus simple est d'accroître la vitesse initiale et, pour cela, Rheinmetall crée la variante Flak41 8,8 cm, dont le tube mesure 71 calibres et le plafond atteint désormais plus de 11 km. Plus complexe et coûteux, il tire néanmoins à une cadence plus élevée, avec 20 à 25 coups par minute, contre 15 à 20 auparavant, et présente une silhouette plus discrète. Krupp essaye de poursuivre le projet et, si sa proposition est rejetée, elle va toutefois aboutir sur le Pak43.
88mm FlaK 18, 36, 37 et KwK 36 L/56 (88x571R)
Portée : 15 km en tir tendu, 8-9 km en altitude
Poids : 7,2 T avec le train, 5 T en position statique
Poids de l'obus : 9,4 kilogrammes
Vitesse initiale : 820 m/s
Cadence de tir : 15 à 20 coups par minute
Servants / Hommes : 11