Maquette plastique avion d'interception Sovietique Mikoyan MiG-25PD.
Le Mikoyan-Gourevitch MiG-25 (en russe : Микоян и Гуревич МиГ-25) est un avion d'interception et de reconnaissance soviétique, connu sous le nom de code OTAN « Foxbat ». C'est le seul avion de combat avec son successeur, le MiG-31, capable d'atteindre une vitesse de Mach 3 à avoir été mis en service dans le monde.
En 1960, les Soviétiques prirent connaissance du développement, par la firme américaine North American, d'un bombardier à haute altitude capable de voler à Mach 3 : le XB-70 Valkyrie. Dans le but de contrer cette menace, les dirigeants de l'URSS décidèrent de lancer l'étude d'un intercepteur trisonique pour leur force aérienne. Le programme fut officialisé en février 1962 sous l'appellation Ye-155, bien que le projet américain ait fini par être abandonné.
Trois prototypes furent fabriqués : le Ye-155R-1 de reconnaissance effectua son premier vol le 9 mars 1964, le Ye-155R-3 et la version intercepteur Ye-155P-1 qui vola pour la première fois le 9 septembre 1964. Ces trois appareils étaient équipés de deux réacteurs Toumanski R-15B-300 de 10 210 kgp avec postcombustion. Ils battirent de nombreux records de vitesse ascensionnelle et d'altitude. Ces records furent homologués par la FAI comme le fait d'un seul appareil, dénommé R-266.
Le MiG-25 était essentiellement construit en un alliage acier-nickel inoxydable, représentant 80 % de sa masse, avec des bords d'attaque en titane (9 % de sa masse, le reste soit 11 % en aluminium), afin de résister à la chaleur provoquée par la friction générée par le vol à Mach 3, la vitesse en temps normal étant limitée à Mach 2,8. Il faut noter que ce mode de construction résistant à l'échauffement cinétique génère en contrepartie une masse élevée (près de 19 tonnes à vide), ce qui constitue un désavantage en cas de combat tournoyant contre des chasseurs construits en matériaux légers, bien que la mission de cet avion ne fût jamais le combat rapproché (ou dog-fight) ou l'interdiction, mais l'interception. Assez robuste et capable, en dépit de certaines légendes, de manœuvrer à haute vitesse, il était cependant limité à des valeurs de 4,5 à 5 G positifs selon les versions, avec les réservoirs pleins, et à 2,5 G avec des réservoirs externes.
La cellule comportait un empennage bidérive et des entrées d'air à géométrie variable. La majorité de l'avionique était constituée d'électronique à lampes, sans transistors. Quoique anciennes, ces lampes étaient plus tolérantes aux températures extrêmes, faciles à remplacer dans les zones nordiques. Cette robustesse permettait également à l'avion d'être résistant aux effets électromagnétiques, tels que ceux éprouvés lors des explosions nucléaires. Le MiG-25 est un intercepteur adapté aux climats les plus extrêmes tels que ceux présents en Sibérie ou au Sahara.
Les cibles étaient, en particulier, les bombardiers américains évoluant à haute altitude et à vitesse élevée, comme le XB-70 Valkyrie.
On peut qualifier le MiG-25 comme étant un « intercepteur pur », (comme son successeur, le MiG-31, ou le F-106A « Delta Dart » américain), au contraire du F-15C « Eagle » ou du Soukhoï Su-27 « Flanker » qui sont, eux aussi, des chasseurs lourds capables de vitesses très élevées, mais dotés d'une agilité en combat qui surclasse de très loin celle du MiG-25, dans toutes ses versions. Le MiG-25 permettait aux forces aériennes des pays alliés ou proches de l'URSS de pouvoir aligner de puissants intercepteurs en alerte en permanence afin d'intercepter d'éventuel bombardier supersonique de l'OTAN. Le MiG-25 est apte à évoluer dans les grandes zones désertique très espacées. C'est ainsi que la Russie disposa bon nombre de ses MiG-25 en Sibérie, ou en Algérie dans le Sahara.
Le MiG-25 est aussi un avion de reconnaissance, capable d'aller au-delà des frontières du territoire dans lequel il opère afin de mener des missions d'espionnage. C'est ainsi qu'en 1997 un MiG-25 indien survola la capitale pakistanaise (Islamabad) à vitesse supersonique, sans que les forces aériennes pakistanaises ne puissent l'intercepter. Il est également fait mention aussi de MiG-25 algériens menant des missions de reconnaissance au-dessus du Maroc durant les années 80. Les capacités du MiG-25 en termes de vitesse et de plafond lui permettaient de mener des missions de reconnaissance à l'extérieur de son territoire sans être intercepté, comme le SR-71 Blackbird. De nos jours, ce genre de mission est devenu beaucoup plus difficile pour le MiG-25, car les systèmes de défense antiaériennes, avions de chasse et radars ont grandement évolué.
Quand il entra en service en 1970 en version MiG-25P (Foxbat A en code OTAN), doté d'une vitesse supérieure à Mach 3, un radar puissant et quatre missiles air-air, le MiG-25 provoqua initialement une panique parmi les observateurs et analystes militaires occidentaux. Les véritables capacités de l'avion de combat ne seront pas connues avant 1976. Le 6 septembre 1976, le lieutenant Viktor Belenko, pilote soviétique d'un MiG-25PD (modèle 84-D), fait défection et pose son appareil au Japon, aidant ainsi les Américains à évaluer les innovations technologiques soviétiques.
Cet avion a été construit (toutes versions incluses) à 1 190 exemplaires. Les MiG-25 d'interception russes ont été retirés du service en 1994, mais les versions à l'export et de reconnaissance sont toujours en activité. Le successeur du Foxbat fut le MiG-31 « Foxhound », qui entra en service en 1983.