Maquette plastique AMX GCT 155mm AU-F1 SPH.
Le canon automoteur de 155 mm Au F1 sur châssis AMX 30 (AMX Au F1) est un système d'artillerie sol-sol français monté sur un châssis d'AMX 30 (mais conçu pour pouvoir être adapté sur d'autres plates-formes : T-80, Leopard 2, etc.). Il était produit par l'Atelier de Construction de Roanne du GIAT (GIAT Industries puis Nexter Systems) pour le châssis et l'Établissement d'Études et de Fabrication d'Armement de Bourges pour la tourelle 155 Grande Cadence de Tir et l'intégration de cette dernière sur le châssis fabriqué à Roanne. En 2006, l'armée de terre française en possédait 134.
Au milieu des années 1960, face à la menace d'un déferlement de grandes masses mécanisées du pacte de Varsovie, l'OTAN prévoit de remplacer le calibre 105 mm des batteries d'artillerie de campagne par celui de 155 mm dont le pouvoir explosif est nettement supérieur.
En France l'expression du besoin est fixée en 1970 autour de quatre spécifications fondamentales pour l’époque, soit une mobilité quasi égale à celle d’un char de combat, possibilité de traiter très vite des objectifs différends sur 360° d’azimut (à toutes les portées), haute cadence de tir avec une munition à performance suffisante et protection TOTALE de l’équipage dans un milieu NBC et devant un feu d’armes portatives
Le premier prototype UF1 sort en 1972, et les premiers prototypes opérationnels ont commencé à tirer en 1973/74, transformant les artilleurs pour la première fois en "presse bouton" grâce à une automatisation poussée gérée par "l'électronique" de bord. À l'époque, le système de chargement semi-automatique permet une cadence de tir « normale » (dite « efficacité ») de six coups en deux minutes, « maximale » de trois coups en quinze secondes.
Au même moment, les développements de la douille auto-combustible et du système de chargement automatique se poursuivent. Ces adaptations confèrent à l'AUF1 une capacité à tirer en atmosphère NBC pratiquement unique au monde.
Après la réalisation de six prototypes, une pré-série de six engins (Série E) sort pour expérimentation en régiment (le 40e RA de Suippes) en 1979. Dès lors, la France possède un système d'artillerie sans équivalent dans le monde et qui sera largement « copié ». Mais le programme coûte cher et reste au point mort jusqu'au début des années 1980, lorsque l'argent du pétrole saoudien et la fourniture du système à l'Irak permettent de lancer l'industrialisation et d'en doter progressivement l'artillerie française.
L'AuF1 est basé sur châssis AMX30 cavalerie détaré au niveau de la BV avec adjonction d'un groupe auxiliaire de puissance Citroën AZ de 4KW en châssis. Le châssis pèse 27 t. et sa tourelle portant le canon de 155 mm pèse 19 t. en ordre de combat.
Le système a été adopté par les artilleurs du Koweït, à la suite de la guerre du Golfe, les premiers matériels ayant été livrés le lendemain du cessez-le-feu. Un régiment à 17 pièces (contrat JAHRA 1) a été équipé d'AuF1T pré équipés CTI et a été en alerte lors de la seconde alarme SADDAM en février 1993.
L'AuF1 a suivi plusieurs évolutions, d'AuF1 en AuF1T (en 1992) par modification du système de commande de chargement (PCH) qui passe de la technologie à relais à la technologie microP, du groupe auxiliaire de puissance qui passe d'un moteur thermique (AZ Citroën) 4KW à une turbine Microturbo Gévaudan 12KW. Le gain en disponibilité opérationnelle est considérable (+ 30 %) ce qui amène ce matériel à forcer la décision lors de l'engagement en ex-Yougoslavie sur le Mont Igman lors bombardement de la Bosnie-Herzégovine par l'OTAN en 1995 ou 8 obusiers automoteurs armés par le 40e régiment d'artillerie et le 1er régiment d'artillerie de marine) sont engagés.
Des versions intermédiaires ont vu le jour, l'AuF1 TM (T-Modex (Module Expérimental)) au 40e RA de Suippes qui a permis de valider l'implantation ATLAS en AuF1 qui avait un châssis équipé AuF1T avec turbine et une tourelle équipée ATLAS.
Le choix a été fait de monter la tourelle 155AuF1TA sur un châssis AMX30b2 remotorisé avec un moteur Renault Mack E9 choisi en remplacement du moteur Hispano HS112 commandé à 500 exemplaires pour les diverses versions de l'AMX-30 en 1998.
Ce système d'arme rénové nommé AUF1 TA, doté de ses moyens de communication (PR4G) et de conduite des feux ATLAS offrait un meilleur rapport prix/ puissance de feu. La seule contrainte est le coût de possession d'un tel système. Il peut délivrer une importante puissance de feu et forcer la décision. D'un point de vue tactique, ce système allie mobilité et puissance de feu. Techniquement, il est dans les meilleurs au niveau du système de chargement, grâce au système SAPI (mise de feu par induction). Ce système permet, grâce à sa douille combustible, de supprimer le temps d'extraction de l'étui vide et le stockage de celui-ci en tourelle. La puissance de feu, six coups en 45 secondes, permet d'avoir le temps de dégager la position de batterie avant que le premier coup ne soit tombé. Tous les coups sont « sur trajectoire », la durée de vol est d'environ 120 secondes. La précision assure, à 25 km, de placer une rafale de six coups dans un demi terrain de foot. La cadence de tir peut assurer un tir de "saturation de zone" sans risque pour les équipes de pièces. La fonction MRSI a également été étudiée et validée sur ce matériel (positivement).
Des tirs « de cadence » ont été réalisés avec succès lors d'expérimentations en pays étranger. La cadence a été de 72 coups délivrés en 58' avec un pourcentage d'atteinte du but (ECP) supérieur à 98 % (OECC F1 - CH7).