Maquette plastique Mitsubishi A6M5.
Le Mitsubishi A6M était un chasseur bombardier embarqué léger utilisé par la Marine impériale japonaise de 1940 à 1945. Alors que le nom de code officiel utilisé du côté allié pour cet avion était Zeke, il était mieux connu sous le nom de Zero à cause de sa désignation dans la Marine impériale japonaise, chasseur embarqué de type 0, c'est-à-dire Rei shiki Kanjo sentoki (零式艦上戦闘機), officiellement abrégé en Rei-sen du côté japonais. L'abréviation la plus populaire parmi les pilotes japonais de l'époque (comme parmi le public japonais actuel) reste tout de même celle de « Zero-sen », car les mots anglais « zero » et français « zéro » furent introduits au Japon dès la fin du xixe siècle par les ingénieurs anglais et français que le Japon se plaisait à recevoir en vue de se constituer une industrie et une armée modernes. L'appareil était donc populairement connu comme « Zero » parmi les Alliés et comme « Zero-sen » parmi les Japonais.
Conçu à partir de 1937 sous le règne de l'empereur Shōwa par l'équipe de l'ingénieur en chef de Mitsubishi, Jiro Horikoshi, déjà conceptrice du premier chasseur embarqué monoplan japonais, le Mitsubishi A5M Claude, l'un des deux premiers prototypes du Mitsubishi A6M vola dès le 1er avril 1939. Doté d'une excellente manœuvrabilité et d'un très long rayon d'action, grâce à son aérodynamique, à la structure de sa voilure, et sa conception sacrifiant toute forme de protection pour en diminuer le poids, il surpassa ses premiers concurrents américains, mais ses forces étant aussi ses faiblesses, sa construction légère et son manque de puissance le condamnèrent face aux chasseurs américains de seconde génération apparaissant à partir de la bataille de Guadalcanal, tels le Republic P-47 Thunderbolt, le Grumman F6F Hellcat, le Chance Vought F4U Corsair et le Lockheed P-38 Ligthning plus fiables, plus rapides, plus robustes, bénéficiant d'un carburant de meilleure qualité, plus riche en octane et surtout d'une méthode de formation plus efficace pour former de nombreux nouveaux pilotes.
Cette supériorité initiale du Zéro, vers la fin de 1941, face aux modestes aéronefs américains de l'époque pesa lourd dans la balance lors du choix des Japonais de lancer l'offensive contre Pearl Harbor.
Ce système de désignation, utilisé par l'Armée impériale comme par la Marine et établi dès 1927, attribuait un nombre à deux chiffres aux avions produits en série et mis en service, une fois que le projet était approuvé par les intéressés, la Marine ou l'Armée. Ce nombre à deux chiffres était basé sur les deux derniers chiffres de l'année du calendrier impérial où l'appareil était mis en service. Pour un avion entré en service en 2598 du calendrier impérial japonais (1938 dans le calendrier grégorien) le type d'appareil était donc le Type 98. Dans le cas du Mitsubishi A6M l'année de mise en service fut 1940, c'est-à-dire l'année 2600 du calendrier impérial japonais. En ignorant le double zéro les appareils de cette année furent simplement appelés « de type 0 » et le Mitsubishi reçut ainsi le nom de « Chasseur embarqué de type 0 ». C'est suite à ce système de désignation que le « Zéro » reçut son nom le plus populaire, autant parmi ses pilotes que parmi ses adversaires.
Quand un nouvel appareil lui était livré et mis en service dans ses rangs la Marine impériale lui donnait son propre code de désignation. Il était constitué d'une suite de quatre caractères : une lettre correspondant à un type d'appareil (« A » dans le cas d'un chasseur embarqué), un chiffre correspondant au nombre d'appareils mis en service jusqu'à la date (le sixième chasseur embarqué dans le cas du Mitsubishi A6M), la première lettre du nom de l'avionneur (le « M » de Mitsubishi dans le cas du Mitsubishi A6M). Et finalement à nouveau un chiffre, celui qui correspondait aux versions dérivées du même modèle (dans le cas du Mitsubishi A6M : A6M1, A6M2, A6M3, A6M4, A6M5, A6M6, A6M7, A6M8). Les versions A6M1, A6M4, A6M6 et A6M8 ne furent jamais fabriquées en série, elles restèrent à l'état de prototypes. Comme la première lettre de ce code correspondait au type d'appareil, si une extrapolation se faisait vers un autre type d'appareil la première lettre était conservée et celle correspondant au nouveau type d'appareil était ajoutée à la fin du code. Par exemple le A6M2 fut extrapolé en avion d'entraînement biplace mais aussi en hydravion de chasse. La version d'entraînement reçut le nom de code A6M2-K (« K » pour avion d'entraînement) et la version extrapolée en hydravion de chasse reçut le nom de code A6M2-N (« N » pour hydravion de chasse).
N’arrivant toujours pas à mettre au point l’A7M Reppu (et surtout peinant à prendre des décisions), la Marine demanda un appareil amélioré pour faire une jonction qui n’eut jamais lieu. En août 1943, un modèle 22a fut modifié en augmentant l’épaisseur du revêtement des ailes et des saumons de taille réduite furent installés de manière fixe. De plus, le moteur reçut des pipes d’échappement séparées propulsives. Bien que plus lourd de 70 kg, le nouveau modèle 52 était plus rapide de 11 kt en palier par rapport au modèle 32, mais surtout sa vitesse maximale en piqué fut augmentée à 660 km/h. Mais ces améliorations ne suffirent pas et les Zéro 52 furent massacrés par les Hellcat.
En mars 1944, le modèle 52a apparut en première ligne. L’épaisseur encore augmentée du revêtement permit une vitesse en piqué de 740 km/h (le Corsair piquait à 790 km/h). Les canons mk4 reçurent 125 obus chacun (au lieu de 100) par substitution des tambours par des bandes.
Le modèle 52b vit une réelle amélioration de la capacité à encaisser les coups et à en rendre. Un pare-brise blindé de 50 mm ainsi que des extincteurs de réservoirs furent installés. Et une mitrailleuse de capot Type 3 de 13,2 mm remplaça une de celles de 7,7 mm. C’est probablement la meilleure version menée au combat en aptitudes générales.
Le modèle 52c fut lancé dans l’urgence après le massacre des Philippines. Malgré l’obsolescence de la cellule, il fallait améliorer le Zéro car la production du J2M Raiden ne démarrait pas. L’A6M5c incorporait un blindage dorsal pour le pilote, un réservoir central auto-obturant et deux mitrailleuses de 13,2 mm d’ailes à l’extérieur des canons. La mitrailleuse de 7,7 mm de capot disparaissait. Les ingénieurs réclamèrent à la Marine le droit d’installer le plus gros Mitsubishi Kinsei pour parer à l’augmentation prévisible du poids. Encore une fois, la Marine par un incroyable immobilisme refusa encore et imposa le Sakae 21 en attendant la disponibilité du Sakae 31 dont la puissance devait être supérieure grâce à l’injection d’eau et de méthanol. Les performances s’effondrèrent.
Un chasseur de nuit fut développé à partir du modèle 52 en ajoutant un canon à tir oblique dans le fuselage. C'était l’A6M5d-S, S étant le suffixe des chasseurs de nuit (exemple J1N1-S Gekko).
Production : modèle 52 : 747+, modèle 52a : 391+, modèle 52b : 470, modèle 52c : 93.