Maquette plastique T34/85.
Le T-34 est un char moyen entré en service en 1940 au sein de l'armée rouge. Il constitue à l'époque un remarquable équilibre entre les trois facteurs majeurs qui définissent la qualité d'un blindé, à savoir : la puissance de feu, la protection et la mobilité. Cette réussite en fait l'un des atouts de l'Union soviétique face à l'invasion de la Wehrmacht. Celle-ci devra d'ailleurs, pour le contrer, revoir sa politique de conception de blindés en mettant au point, par exemple, le Panzer-V 'Panther', qui empruntait une partie de ses caractéristiques techniques au T-34. Bien que rapidement dépassé lui même par les productions étrangères, le T-34 va tout de même rester en production de 1940 à 1958, avec un total d'unités produites estimé à 84 070 exemplaires, ce qui en fait le second char le plus produit de tous les temps, juste derrière ses successeurs, les T-54 et T-55.
Descendant des chars rapides BT conçus par l'équipe de I. Kochkine à Kharkov, le T-34 introduisait de nombreuses innovations technologiques, comme l'utilisation d'un moteur diesel en alliage d'aluminium, des chenilles larges, et des plaques de blindage inclinées sur tout le pourtour. Il n'était pas exempt de défauts, au demeurant, avec par exemple sa tourelle biplace et son manque de matériel de transmission, qui rendait son emploi tactique assez primaire, et provoquait de nombreuses pertes, mais aussi une fiabilité mécanique discutable. Mais comme son équivalent américain le Sherman M4, il montra une capacité d'évolution certaine, et surtout une facilité de construction qui le rendait disponible en très grand nombre, ce qui lui assura une longévité exceptionnelle, 27 pays l'utilisant encore en 1996. Son influence sur le développement des chars de combat fut aussi certaine, car il est souvent considéré comme un des chars ayant servi à définir le concept de char de bataille principal.
Le T-34/85
Cependant, dès mi-1942, on avait décidé une refonte plus importante du véhicule. La première tentative, le T-43, reprenant une bonne partie des amélioration du A-43, visait surtout à augmenter la protection en portant l'épaisseur de blindage à 90 mm sur la tourelle et 75 mm sur le châssis.
Mais la bataille de Koursk, à l'été 1943, prouva que le manque le plus flagrant était celui d'un canon pouvant percer les nouveaux chars allemands, le char Tigre I et Panther à une distance suffisante et non à 200 m comme le T-34. De nouveaux canons d'un calibre de 85 mm étaient prêts depuis la mi-1943, mais leur adaptation posait problème : le T-43, pesant déjà 34,1 tonnes, serait trop alourdi par une arme plus puissante, il ne pouvait donc pas embarquer une telle arme.
Trois projets virent le jour : l'un modifiant la tourelle du T-34/76 en y montant un canon S-53, ce qui se révéla vite impraticable du fait de la taille de ce canon qui aurait empiété sur la place nécessaire pour les deux hommes ; les deux autres projets, plus prometteurs, adaptaient de nouvelles tourelles biplaces inspirées du T-43 avec un canon D-5T (usine n°112 et usine n°183) sur un châssis dont le puits de tourelle avait été élargi en diamètre de 1 420 mm à 1 600 mm.
Le projet de l'usine n°112 fut choisi et les premiers exemplaires apparurent en janvier 1944. Mais, vraisemblablement, après la construction de 300 exemplaires, on voulut adopter le S-53 et on lança la production de la variante de l'usine n°183, la tourelle devenant triplace, en mars. Malgré ces hésitations et revirements, la production décolla rapidement : 10 663 chars en 1944, 12 551 en 1945. L'Armée rouge bénéficia alors d'un char économique et rapidement produit en grand nombre qui, malgré son nouvel armement, utilisait sans le surcharger le châssis éprouvé et endurant du T-34. Par la suite, deux autres modèles de 85 mm furent essayés : le ZIS-85-PM avec une vitesse initiale de 980 m/s, en septembre 1944 et le ZIS-S-54 (variante stabilisée du ZIS-S-53), début 1945. On essaya même un canon de 100 mm au printemps 45, mais l'apparition du T44 et surtout du prototype du T54, marquait le glas de tout développement ultérieur.
Il semblerait que la production ait continué jusqu'en 1950 à l'usine n°112, mais la production de masse s'acheva en 1946. Par ailleurs, une licence de production fut accordée à la Tchécoslovaquie qui produisit 3185 exemplaires entre 1952 et 1958 et à la Pologne qui en construisit 1380 entre 1951 et 1955.
- Construction facile et rapide.