En 1934, l'Armée de l'Air lança un programme, appelé multiplace léger de défense et destiné à se procurer un chasseur lourd. Il allait aboutir au Bréguet 693, mais Potez proposa sa famille d'avions issue du Potez 630.
Celui-ci, conçu par Louis Coroller et André Delaruelle, était un bimoteur entièrement métallique triplace. Il disposait d'un pilote, d'un observateur et d'un mitrailleur arrière. 2 prototypes furent construits, le Potez 63-01 et le Potez 630-01. Ce dernier était doté de moteurs Hispano-Suiza 14AB10.
Le Potez 63 effectua son vol inaugural le 25 avril 1936. Il démontra de bonnes qualités en vol et peu de modifications furent nécessaires, même si 10 prototypes furent construits. 80 exemplaires furent commandés en 1937, ainsi que 80 Potez 631 C3 dotés de moteurs Gnome-Rhône 14M. 50 Potez 631 supplémentaires furent commandés en 1938, dont 20 pour la Finlande. Cette dernière ne les reçut jamais.
Le Potez 63 entra en service en octobre 1938. Plusieurs centaines d'exemplaires étaient en service lors de la déclaration de guerre, puis de la bataille de France.
Le moteur Hispano-Suiza 14AB10 s'avéra si peu fiable que la plupart des Potez 630 furent remotorisés avec des Gnome-Rhône 14M. Le Potez 631 qui en était équipé, lui, était trop lent pour être efficace comme intercepteur : le Bf 109E volait 130 km/h plus vite que lui.
Certains exemplaires furent utilisés par la Luftwaffe et la Regia Aeronautica. Il fut utilisé par l'armée Vichyste jusqu'en 1942, notamment en Syrie où des exemplaires furent capturés. La Yougoslavie disposait de deux exemplaires en 1941. 2 exemplaires furent modifiés pour le transport de courrier et utilisés par Air Bleu. Il servira aussi de base au Potez 670.
Le Potez 63 était un appareil agréable à piloter, facile à construire et à maintenir, bien armé, et robuste. Malheureusement, comme beaucoup d'appareils français il était sous-motorisé et représentait une cible facile pour la Luftwaffe. Il fut même parfois pris pour un Bf 110. Bien que construit en grand nombre (plus de 1100 exemplaires), il fut rapidement dépassé. De fait, il se présente comme un appareil polyvalent, mais ne fut bon dans aucun rôle.
Il ne reste plus aucun survivant de nos jours, mais un français expatrié aux Etats-Unis, Jean-Marie Garric, a construit une réplique de Potez 63-11 en se servant des plans originaux. Cette réplique a commencé à voler en mai 2012.
Version:
- A. Potez 63-11 A3 n°156 GR II/33, Basé a Athies-sous-Laon 10 mai 1940.
- B. Potez 63-11 A3 n°709 du GR I/36 fin 1942.