Maquette plastique Planeur Let L-13A Blanik.
La construction des planeurs dans les anciens Pays de l'Est présentait un caractère particulier qui la différenciait des structures occidentales. Comme le reste de l'économie, l'industrie aéronautique adoptait le concept de planification de la production industrielle associant l'URSS et les pays dits "satellites". Le système était organisé de telle sorte que l'URSS conserve le monopole de la conception et de la production des avions de transport lourds, des avions militaires de première ligne et des hélicoptères, tandis que le transport léger, les avions militaires d'entraînement et l'aviation légère étaient en charge de quelques pays satellites choisis en fonction de leurs traditions aéronautiques d'avant guerre. C'est ainsi que SZD en Pologne se voyait attribué la conception et la fabrication des planeurs tandis que Avia et Zlin en Tchécoslovaquie produisaient des avions de sport et de tourisme. La seule règle imposée semblait être de faire disparaître la notion de concurrence entre les différents pays. Dans ce cadre, le Blanik tchécoslovaque apparaît comme l'exception qui confirme la règle puisqu'il s'inscrivait, en tant que planeur d'entrainement et de performance, comme le concurrent direct du Bocian polonais. Il semble que le principal atout du Blanik fut le grand intérêt qu'il suscita dans les pays occidentaux où une telle machine n'avait pas d'équivalent. C'est ainsi que le Blanik qui fut largement exporté aux Etats Unis, en Allemagne, en Suisse, en Australie et en Amérique du sud. Il constituait une vitrine du savoir faire et de la technicité des Pays de L'Est à une époque où les échanges commerciaux avec l'occident avaient un volume très réduit.
Une conception robuste
C'est la firme Let, qui descend en droite ligne de la firme Letov fondée en 1918 et dont l'histoire rejoint celle de l'aviation tchecoslovaque, que fut confié l'étude et la construction du Blanik. Le Blanik fut dessiné en 1956 par Karel Diouhy. Il s'agissait alors de concevoir une machine biplace de hautes performances dotée de caractéristiques aérodynamiques très évoluées et qui soit en outre constructible grâce à un procédé adapté à la production en grande série. Le nom de Blanik revêt en Tchéquie qui s'appelait autrefois Bohême un caractère très symbolique de l'unité et de l'indépendance de la nation. Le Blanik est une petite montagne située en plein centre du pays, sur ce mont on retrouve des vestiges d'une ancienne forteresse médiévale. Une légende raconte que trois chevaliers revenant de croisade s'y seraient endormis et y dorment toujours. Il ne se réveilleront que s'y le pays est en danger afin de lever et de commander une armée pour lutter contre l'envahisseur. Ce n'est donc pas un hasard si le planeur a pris ce nom. C'est en fait un pied de nez au soviétiques et au communisme que les tchèques supportaient très mal (on se souvient en 1968 de l'écrasement du "printemps de Prague" par les chars soviétiques.
Le fuselage adopte un dessin très profilé à verrière intégrée présentant des lignes générales proches de celle d'un profil d'aile. La pointe avant du fuselage est constituée d'une casserole en tôle emboutie fixée sur un couple qui supporte également le crochet de remorquage. La partie qui enveloppe les postes de pilotage et les emplantures d'aile est de construction semi-monocoque; elle est réalisée à partir de panneaux de dural préformés, assemblés sur des couples emboutis au moyen de rivets à têtes fraisées. En arrière de l'habitacle, le fuselage qui prend une forme développable est composé de deux demi-coquilles à revêtement travaillant assemblées entre elles par rivetage suivant deux arêtiers. L'arrière de cette partie du fuselage se termine par deux couples qui supportent le longeron de la dérive et les ferrures de fixation des empennages horizontaux. La pointe extrême est composée d'un profilage en tôle emboutie. Les postes de pilotage sont disposés en tandem et possèdent un volume habitable très confortable. Les équipements des places avant et arrière sont en tous points identiques : les poignées de largage sont situées au centre des planches de bord tandis que, sur les parois gauches, sont regroupées les commandes de volets de courbure, d'aérofreins et de compensateur de profondeur. Les parties vitrées se composent d'un pare-brise fixe, d'une grande verrière vissée sur un cadre en tubes d'acier soudés articulé sur le côté droit du fuselage et de fenêtres fixes qui profilent la zone d'implantation des ailes afin de dégager le champ de vision de la place arrière.
- Fabricant Profiline
- Echelle 1/72