Maquette plastique Jeep SAS Desert patrol 1/6.
Le Special Air Service (SAS) est une unité de forces spéciales des forces armées britanniques, créée en 1941 par le lieutenant David Stirling avec des volontaires britanniques. Cette unité s'est fait connaître pendant la Seconde Guerre mondiale pour des raids menés derrière les lignes allemandes en Afrique du Nord.
Dissoute après la guerre, l'unité a été recréée au Royaume-Uni dans les années 1950. En 2011, elle existe toujours et est considérée par les spécialistes comme l'une des références mondiales en matière de forces spéciales et d'unité de contre-terrorisme.
Sa devise est : « Who Dares Wins » (« Qui ose gagne »).
Le front africain:
En 1941, pendant la guerre des Britanniques contre les forces armées italiennes et l'Afrika Korps commandé par Erwin Rommel en Afrique du Nord, un jeune lieutenant écossais propose de former une nouvelle unité destinée à frapper l'ennemi sur ses bases arrières (aérodromes et ravitaillement, entre autres). Constituée de petites unités de commandos, elle ferait preuve d'agilité et de précision. Au départ, ce projet ne fait guère l'unanimité au sein de l'état-major. Le peu d'hommes demandés, la détermination de David Stirling et de son adjoint Paddy Mayne et l'appui du futur maréchal Archibald Wavell (1883-1950, PC, GCB, GCSI, GCIE, CMG, MC) viennent à bout des dernières réticences.
La Special Air Service Brigade s'installe donc sur la base de Kabrit, sur les bords du canal de Suez et est constituée d'une soixantaine d'hommes qui forment le L Detachment.
Après des raids menés en collaboration avec le Long Range Desert Group commandé par le futur général David Lloyd Owen CB, OBE, DSO, MC (1917-2001), où les hommes du SAS font sauter des avions sur les aérodromes italiens et allemands (24 avions à Tamet le 14 décembre 1941, 37 avions le 20…), le haut commandement britannique applique à plus grande échelle l'idée de Stirling, et commence à réfléchir sérieusement à l'utilisation de ce nouvel atout. Chaque raid effectué permet de mettre hors d'état de nuire plus de 20 appareils et d'endommager les aérodromes plus efficacement que les bombardiers, avec un moindre coût en hommes (en comptant tout de même les pertes évidentes dues à l'ennemi et au désert).
Les Français libres:
Membres du French Squadron SAS (1re compagnie de chasseurs parachutistes) en Tunisie début 1943
Très tôt après avoir commencé ses opérations, Stirling se rendit compte que les hommes dont il aurait besoin devraient être formés aux actions commandos. Mais il disposait de peu de temps et prit des hommes qui avaient déjà une formation avancée. En Égypte, il y avait des parachutistes français, trop peu nombreux pour remplir des missions, mais qui ne demandaient qu'à participer à l'effort commun et qui avaient déjà participé à des opérations de destruction en France, comme celle de la centrale de Pessac (mai 1941). Stirling demanda donc à ses supérieurs que ces Français lui soient rattachés.
Cette unité de Français libres ne dépendant pas du commandement britannique, Stirling prit sur lui de demander directement au général de Gaulle la « permission » de lui emprunter ces quelques hommes.
Au début, de Gaulle refusa qu'une seule partie de ses troupes soit placée sous commandement direct d'un officier britannique dans une unité britannique. Selon les témoins, Stirling, furieux, aurait dit en anglais : « Il est aussi têtu qu'un officier anglais ! »
De Gaulle, comprenant alors que celui-ci était écossais, aurait fait volte-face et lui aurait souhaité bonne chance pour la suite des opérations. (Pourtant la politique de De Gaulle n'était pas anglophobe mais consistait à vouloir démontrer que la France continuait le combat par elle-même, sans être une légion aux ordres des Alliés).
En janvier 1942, la 1re compagnie de chasseurs parachutistes du capitaine Georges Bergé est envoyée à Kabrit. À la recherche de parachutistes pour renforcer sa brigade, Stirling intègre les Français libres, qui forment le French Squadron du SAS ; les premiers sticks français ou franco-britanniques sont engagés dès fin mai 1942. Un raid est mené contre l'aérodrome de Candie-Héraklion en Crête le 13 juin 1942 par un commando de 6 hommes, conduit en Crête en sous-marin, légèrement équipés (colt 45, poignard, compas et vingt bombes Lewis chacun). Ils détruisent 22 avions de la base aérienne allemande. Le lendemain, le chasseur parachutiste Pierre Leostic (17 ans) est abattu par les Allemands, le lieutenant Costas Pétrakis et le capitaine Lord Jellicoe réchappent de l'opération, le commandant Bergé, le caporal Jacques Mouhot et le chasseur parachutiste Jack Sibard sont arrêtés.
Devant les attaques du SAS, des gardes sont placés sur les aérodromes pour protéger les avions, empêchant les hommes du SAS de poser leurs bombes. Aussi Stirling équipe-t-il la brigade de jeeps munies de 3 à 5 mitrailleuses chacune, avec lesquelles il lance des attaques surprises qui leur permettent d'avoir momentanément une puissance de feu supérieure à l'ennemi et de détruire les avions, avant de s'enfuir dans le désert. À Sidi Hanneisch (juillet 1942), 18 jeeps détruisent une trentaine de Heinkel 111.
Malgré l'échec du raid contre le port de Benghasi (les forces impliquées étaient trop nombreuses selon les critères SAS) et la capture de son chef lors d'une mission en Tunisie, le SAS gagne le droit de continuer le combat sur le front européen après le débarquement des Britanniques et des Américains en Afrique du Nord. De plus, même si Bergé fut capturé peu de temps après Stirling, et que les SAS d'Afrique du Nord furent décimés, l'idée d'un corps cosmopolite était acquise.
Lors de la capitulation de l'Allemagne le 8 mai 1945, il n'y avait plus que 22 membres français des SAS survivants sur les 215 SAS français engagés avant le 8 novembre 1942 (qui dépendaient des FAFL), soit 90% de pertes.
Le front européen:
La SAS Brigade, malgré la capture du lieutenant-colonel Stirling, forme un corps intégré dans les plans de l'état-major. L'unité, placée sous les ordres du général de brigade Roddy Mc Leod, compte désormais quatre régiments et une compagnie.
Les SAS ont fait la preuve de leur efficacité et ils sont connus de l'état-major allemand. Hitler avait lui-même émis un ordre, fin 1942, afin que tous les commandos qui tombaient entre les mains de ses soldats soient considérés comme des espions et fusillés séance tenante :
« Les troupes SAS prisonnières seront remises immédiatement à l'unité de la Gestapo la plus proche. Ces hommes sont très dangereux.
La présence de troupes SAS dans n'importe quel secteur doit être immédiatement signalée. Elles seront exterminées sans pitié. Adolf Hitler »
La brigade SAS
La brigade est alors formée de deux régiments britanniques :
le 1er régiment de SAS aux ordres de Paddy Mayne
le 2e régiment de SAS aux ordres du (futur) colonel Brian Franks.
Elle comprend également des régiments étrangers
le 3e régiment de SAS (3e RCP) (Français) sous le commandement du capitaine Pierre Château-Jobert alias « Conan »
le 4e régiment de SAS (2e RCP) (Français) sous le commandement du commandant Pierre-Louis Bourgoin
le 5e régiment de SAS (Belge) sous le commandement du capitaine Eddy Blondeel.
Chaque régiment comprend 40 sticks (groupes de 10 hommes).
La brigade SAS est employée sur le front européen dès le débarquement pour des missions d'ordre stratégique. Ainsi, parmi les premières troupes alliées de l'opération Overlord, 36 Français libres du 4e SAS sont parachutés le 6 juin vers 00h30 en Bretagne afin de harceler les moyens de communication et empêcher des renforts allemands d'atteindre la tête de pont en Normandie.
De même, toujours dans la nuit du 5 juin, des sticks du 1st SAS sont largués dans le Morvan dans le cadre de la mission Houndsworth et dans la Vienne (mission Bulbasket). Dans les semaines qui suivent, les autres régiments sont déployés en France derrière les lignes ennemies afin de harceler les Allemands en retraite après les débarquements en Normandie et en Provence.
Version sur armée de la jeep utilisée par les commandos britanniques SAS lors de l'invasion de l'Europe en 1944-45. Le kit très détaillé comporte tous les équipements et armements spécifiques dont les quatre mitrailleuses Vickers K sur affûts doubles et les réservoirs de carburant supplémentaires.