Maquette plastique POLIKARPOV I-16 "Marquages Chinois et Japonais".
Le Polikarpov I-16 Ishak (du russe Ишак, âne) est un avion de chasse soviétique.
Nikolaï Nikolaïevitch Polikarpov, tout juste libéré de prison en janvier 1933 grâce aux bons résultats de son chasseur biplan Polikarpov I-5, voyait d'un très mauvais œil l'arrivée du bureau d'études Tupolev dans son domaine réservé des avions légers. En effet, l'ingénieur Pavel Soukhoï venait de concevoir un prototype de chasseur monoplan ANT-31 qui risquait fort d'être adopté par la VVS, sous la désignation de I14. C'est pourquoi dès avant le premier vol de celui qui eut lieu le 7 mai 1933 et parallèlement à son biplan amélioré I-15, il commença à travailler d'arrache-pied sur un monoplan le TsKB-12, le bureau d'études effectuant des journées de 18h.
Le fuselage de l'avion était une structure semi-monocoque en bois, revêtu de sphon, un contreplaqué de bouleau. La voilure avait une structure métallique, avec des longerons en acier au chrome et des nervures en duralium, le tout étant recouvert de toile, sauf le bord d'attaque qui lui l'était en duralium. Les gouvernes avaient elles aussi une structure en duralium recouverte de toile. Les ailes était dotées de flaperons combinant aileron et volet hypersustentateur qui se braquaient automatiquement à 15° à la sortie du train d'atterrissage. Celui-ci, doté d'amortisseurs oléopneumatiques, s'escamotait grâce à un volant placé dans le poste de pilotage.
Polikarpov semble avoir essayé de minimiser la longueur de l'appareil en plaçant directement le moteur sur la cloison pare-feu. L'avion était donc extrêmement « pointu » au pilotage, il réagissait très vite aux commandes et était très véloce dans toutes les acrobaties. Mais en contrepartie, il se révélait difficile à contrôler et avait tendance à décrocher en vrille dans les virages. La vitesse d'atterrissage de 100 km/h était élevée pour l'époque. Le moteur prévu, le Wright Cyclone de 700 ch, ne fut disponible que pour le deuxième prototype TsKb-12bis qui vola le 18 février 1934. Le premier reçut un simple M-22 (copie du Bristol Jupiter) développant seulement 480 ch. Malgré tout, les autorités décidèrent que le TsKB-12 était plus prometteur que l'ANT-31 et l'avion fut commandé sous le nom de I-16, la production débutant en mai 1934 aux usines GAZ-1 de Moscou-Khodinka et GAZ-21 de Gorki.
Les premiers exemplaires furent dotés de M-22, le Wright faisant toujours défaut. Ils étaient armés de deux mitrailleuses ChKAS de 7,62 mm approvisionnées à 900 coups et dotés d'une verrière coulissante peu pratique. Du fait de la difficulté de pilotage, on produisit rapidement un biplace pour l'entraînement. L'arrivée de moteurs et d'hélices importés permit de sortir une série de I-16-4 qui possédaient de plus des flasques recouvrant le train d'atterrissage. La mise en production du Cyclone sous licence sous le nom de M-25, associé à l'hélice AV-1 et l'apparition d'un siège blindé et de lance-bombes de 100 kg donna naissance au I-16-5, puis sa version plus puissante M25A de 730 ch au I-16-6 dont la structure fut renforcée et enfin le M25V de 750 ch motorisa lui le type 10, armé de deux mitrailleuses supplémentaires dans les ailes et d'un habitacle à l'air libre.
Il fut surnommé Ishak (en russe Ишак : âne) par les propres pilotes russes, ceci en raison de la proximité de prononciation des mots russes âne et I-16.
Un I-16 aux couleurs des Républicains Espagnols
Lors de la guerre civile espagnole les pilotes qui le pilotaient, les pilotes républicains, le surnommèrent mosca (mouche) en raison de sa petite taille. Leurs adversaires, les pilotes du camp nationaliste, le surnommèrent rata (rat), peut-être en raison du bruit de son moteur, ou peut-être comme geste de mépris.
Ici sous les couleurs Chinoises et Japonaises (matériel capturé).